À Ressources naturelles Canada, nombreuses sont les carrières dont on ne saisit pas ce qu’elles apportent au milieu. Prenons l’exemple de Robert Kung, membre de la Section locale 20088 de l’UCET, spécialiste en systèmes d’information géographique pour Ressources naturelles Canada depuis maintenant 28 ans.

Venant d’une famille de marins depuis quatre générations, il accomplit un travail passionnant dont les détails sortent de l’ordinaire. Son grand-père Peter a immigré au Canada en provenance de la Chine impériale en 1901, et a travaillé comme cuisinier sur les navires à vapeur côtiers du Canadien Pacifique, le prédécesseur des BC Ferries au début du XXe siècle. Son père John a suivi les traces de Peter et travaillé pendant cinquante ans lui aussi comme cuisinier pour la même entreprise. Robert est maintenant technologue en mer à RNCan qui aide à la recherche marine en collaborant avec la Garde côtière canadienne. Son fils Alex a travaillé comme matelot pour la Garde côtière pendant 3 ans, et travaille maintenant pour BC Ferries. « La mer coule dans notre sang. »

Installé à Sidney en Colombie-Britannique, il travaille dans une sous-division de Ressource Naturelle au Canada, hors du Centre géo scientifique du Pacifique attaché à l’Institut des sciences de la mer. Il s’occupe principalement du traitement, du stockage et la diffusion des données marines.

« Je suis le gardien et l’expert en administration de base de données SIG d’entreprise qui fournit l’accès des données au personnel du Secteur des terres et des minéraux de Ressources naturelles Canada pour le système d’information géographique des flux de travail. Je m’occupe de la maintenance de l’infrastructure SIG de notre bureau de Sidney. C’est moi qui assure le suivi et du rendu des données à d’autres organismes gouvernementaux et à des clients externes. », affirme-t-il.

Sa spécialité relève des domaines de l’acquisition et du traitement de données marines, notamment la bathymétrie, qui mesure la profondeur du fond marin, par échosondeur multifaisceaux, l’intensité, qui mesure la texture du fond marin, et le profilage sismique de zones sous le fond, qui identifie les structures géologiques sous le fond marin. Une partie de son travail l’amène à partir en mer pour plusieurs semaines par année sur les navires de la Garde côtière canadienne NGCC Vector et NGCC Tully pour participer à des expéditions scientifiques marines. Il collecte des données pour aller plus loin dans les recherches scientifiques, fournit des informations de navigation, pour que le navire sache où aller, au pont et exécute des sonars de profilage sismique comme le Knudsen CHIRP 3,5 kHz qui rassemble les profils sous le fond marin.

Durant les vingt-huit dernières années, Robert a tout naturellement participé à un vaste éventail de projets de recherche marine au cours de sa carrière. Plusieurs de ces projets portaient sur la cartographie, fond marin géologique des risques des fonds marins, la cartographie de type superficiel des fonds marins et la cartographie de profondeur bathymétrique basée sur des données de sonar multifaisceaux haute résolution données de l’échosondeur (sonar).

« Notre groupe maritime à RNCan sur la côte ouest entretient de solides liens pour les recherches scientifiques et de partage de données avec le ministère des Pêches et des Océans et le Service hydrographique du Canada. », ajoute-t-il.

Ils passent la plus grande partie de ses semaines devant ses ordinateurs afin de traiter des données, de répondre aux demandes de livraison de données et de maintenir notre base de données de la marine locale de RNCan. Cependant, quand il est en mer, il s’occupe de l’utilisation du sonar sous-marin, exploiter la SIG embarquée et produit des cartes spécifiques à des cibles. Il enregistre des repères de navigation pour les événements d’échantillonnage du fond marin comme les échantillons de carotte (tube) et les échantillons instantanés (scoop), et fournit des itinéraires de navigation pour la barre de pont de navire à suivre.

Robert soutient les sciences marines à son bureau à Sidney depuis le début de sa carrière en 1994 et a participé à des programmes de sensibilisation du public comme le 2010 Salish Sea Geotour, qui a apporté des connaissances sur la recherche marine locale aux communautés autour de Salish Sea. Devant la diminution des effectifs ces dernières années, il lui est parfois difficile de couvrir toutes les tâches tant au bureau qu’à bord des navires. Plusieurs personnes ont pris leur retraite dernièrement, ce qui sera le cas de Robert dans moins de deux ans – malheureusement, personne n’est encore disponible pour le remplacer. Le précieux travail qu’il accomplit débouche sur des avancements dans les océans au Canada ; malheureusement, l’actuelle pénurie de main-d’œuvre au Canada, comme dans plusieurs autres milieux, pourrait bien ralentir le rythme et les avancées des découvertes au pays.

En 2016, Robert a fait partie d’une expédition jointe avec US Geologic Survey pour étudier et cartographier la zone de faille Fairweather-Queen Charlotte qui s’étend de la chaîne de montagne Fairweather en Alaska vers le sud jusqu’au nord de l’île de Vancouver, où elle croise la zone de faille de Cascadia. « Nous avons découvert plusieurs suintements de gaz et des volcans de boue sous-marins lors de cette expédition. », a-t-il déclaré.

Le confrère Kung a récemment publié rapport régional sur une compilation de la bathymétrie et de la topographie qui combine parfaitement dans la transition de l’océan à la terre et qui englobe toute la côte ouest du Canada.

« Ce travail est le résultat d’une carrière consacrée à compiler des données et des centaines de relevés sonar multifaisceaux fournis par le SHC et d’autres organismes. »

Cette publication est accessible au public sur le portail géospatial fédéral :

Robert a de tout temps été un féru de géographie, des sciences, des cartes, des navires et de la mer, une passion qui l’a amené à faire une différence dans ces avancées pour le Canada. « Travailler avec des scientifiques aussi excellents et dans certains cas de renommée mondiale est un honneur, et je suis considéré comme un expert dans mon propre domaine. », affirme-t-il. L’UCET est honorée de compter dans ses rangs un expert de la trempe de Robert Kung.