La crise qui sévit à Churchill, au Manitoba, nous rappelle douloureusement que la privatisation des infrastructures et des services publics n’est jamais dans l’intérêt supérieur de la population canadienne. En réponse à la nouvelle voulant qu’un consortium privé qui prévoyait d’acquérir le chemin de fer et le port de Churchill se soit retiré des négociations avec OmniTRAX Canada, l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) et l’Union canadienne des employés des transports (UCET) réclament que le port et la voie ferrée redeviennent des propriétés publiques.
« C’était une mauvaise décision pour les habitants de Churchill que de privatiser le port et le chemin de fer, et les retombées se font sentir encore aujourd’hui, indique le président national de l’AFPC, Chris Aylward. Le gouvernement fédéral doit maintenant prendre la bonne décision et convertir le port de Churchill en administration portuaire. C’est d’ailleurs ce qui aurait dû être fait dès le départ. »
La société américaine OmniTRAX, seul propriétaire privé du port de Churchill et du chemin de fer de la baie d’Hudson, a détruit Churchill. Elle a d’abord bouleversé la collectivité lorsqu’elle a décidé de fermer le port, en 2016, et aggravé la situation en refusant de réparer le chemin de fer, qui constitue pour cette collectivité l’unique lien terrestre vers le reste du Canada. Churchill, qui fut jadis une collectivité prospère et dynamique, reconnue mondialement pour ses ours polaires et ses aurores boréales, est aujourd’hui menacée d’extinction en raison de la privatisation de ses infrastructures publiques.
« C’est pourquoi certains biens publics ne devraient jamais être privatisés, explique Dave Clark, président national de l’UCET, un Élément de l’AFPC qui représente les employés du port ainsi que d’autres travailleuses et travailleurs de la collectivité de Churchill, au Manitoba. Ce n’est pas une question de politique. Le gouvernement fédéral doit faire passer les gens de Churchill en premier. »