L’UCET représente des pompiers d’aéroport dans plusieurs aéroports canadiens. Cette série en deux parties se penche sur les enjeux auquels deux de nos femmes pompiers membres font face, alors qu’elles s’efforcent de surmonter les obstacles traditionnels auxquels se heurtent les femmes dans les services de lutte contre l’incendie.
« Quand j’ai commencé à travailler pour le service des bénévoles, j’ai été très bien accueillie, » dit Alissa Firmston. Être femme n’a jamais semblé être un enjeu dans la salle où j’étais. » Mais elle attribue cela en partie au fait qu’elle a déjà fait ses preuves dans d’autres services d’urgence : « Les femmes doivent travailler plus dur pour gagner le même respect. Les hommes entrent dans le rôle et sont considérés comme compétents jusqu’à preuve du contraire. Les femelles semblent devoir le prouver avant d’y croire. »
Féminité, masculinité et solidarité
Les progrès des femmes sur le lieu de travail et ceux des hommes sont profondément liés. Notre implication syndicale nous apprend que le patriarcat et l’aspect toxique de la masculinité ne blessent pas seulement les femmes. Ils peuvent également nuire et diminuer la vie des hommes. Tout le monde intériorise le sexisme, et tout le monde bénéficie de la remettre en question et de démanteler des anciens rôles de genre et des structures de pouvoir.
GSIC : Prendre soin les uns des autres dans le monde des premiers intervenants
Dans le domaine des premiers intervenants, la gestion du stress à la suite d’un incident critique (GSIC) est un protocole formel pour faire face aux incidents traumatisants – pareil aux premiers soins psychologiques, pour ceux qui connaissent ce terme dans d’autres milieux de travail. Alissa Firmston est la chef de l’équipe CISM de sa caserne de pompiers.
Bien que cela semble peut-être comme un rôle stéréotypé de genre, dans les services d’incendie, il s’accompagne d’une formation et de ressources appropriées, contrairement au travail informel et non rémunéré que les femmes effectuent dans de nombreux lieux de travail. Mme Firmston n’a pas l’impression qu’on s’attendait à ce qu’elle assume ce rôle de bienveillance parce qu’elle est une femme, mais elle reconnaît qu’il faut un certain tempérament pour être la personne à qui ses collègues peuvent parler et avec qui ils peuvent être vulnérables. « La mentalité dans les services d’urgence en général a changé. Il est devenu de plus en plus accepté d’exprimer des émotions, de parler de problèmes de santé mentale », dit-elle. « Il est plus acceptable pour les hommes d’admettre qu’ils font face à des difficultés. Historiquement, je ne pense pas que les hommes dans les services d’incendie aient senti qu’ils pouvaient s’ouvrir à d’autres hommes, mais je pense que cela est en train de changer. »
Esprit de corps
Au-delà des soins de santé mentale essentiels, il existe une camaraderie particulière dans le monde des services d’urgence. Les obstacles liés au genre existent, mais ils peuvent être surmontés. Cela en dit long : sur les quatre filles de Firmston, l’une d’elles, Charly, envisage de devenir pompier. Sur la base de son expérience, Firmston recommande le service d’incendie, principalement pour le réseau de soutien. « Mes frères pompiers sont ma famille. Je pouvais le déposer dans n’importe laquelle de nos équipes ou dans n’importe quelle caserne de pompiers et ils la récupéraient. En fin de compte, ils sont là. Je veux qu’elle soit aussi dans cette famille. »
Kosolofski serait d’accord : « Mon conseil aux femmes dans les services d’incendie ou qui envisagent d’entrer dans les services d’incendie, faites-le ! Certains de mes meilleurs mentors sont des hommes dans les services d’incendie. Ce n’est pas un travail facile, mais wow c’est toujours gratifiant. Vous avez l’occasion d’aider les gens et d’être là dans leurs pires jours. Ne prenez jamais cela à la légère. »
À titre d’exemple du changement qui doit encore être apporté, Kosolofski fait note du Cadre national sur les cancers liés à la lutte contre les incendies. L’une des choses qu’il faut faire, c’est de corriger la mosaïque de listes de cancers présumés province par province, ce qui signifie reconnaître les cancers féminins qui ont été quelquefois laissés de côté. Elle-même survivante (maintenant guérie du cancer !), Kosolofski est heureuse de voir que janvier est maintenant désigné comme le Mois de la sensibilisation au cancer chez les pompiers.
Solidarité en féminin
Toutes deux se sentent responsables d’aider à ouvrir la voie à d’autres femmes, mais chacune l’exprime différemment.
Kosolofski cite Amelia Earhart : « Certains d’entre nous ont déjà construit de superbes pistes d’atterrissage pour nous. Si vous en avez un, décollez. Mais si vous n’en avez pas, sachez qu’il est de votre responsabilité de prendre une pelle et d’en construire une pour vous-même et pour ceux qui vous suivront. »
Kosolofski dit qu’elle serait heureuse de participer à un programme de mentorat, n’ayant pas eu de mentors féminins lorsqu’elle apprenait les ficelles du métier. Elle trouve très encourageant d’établir des liens avec d’autres femmes pompières. Pendant ce temps, Firmston découvre qu’elle peut se tourner vers ses collègues masculins pour obtenir du soutien et ne fait pas d’efforts pour établir des liens spécifiques avec d’autres femmes pompières.
La chose clé c’est d’avoir des options et plusieurs ressources disponibles. Il faut une solidarité entre les sexes et tous les genres pour apporter le changement et éliminer les obstacles axés sur le genre dans les services d’incendie. Que vos alliés les plus proches soient principalement de votre genre ou non, c’est la force collective qui compte lorsque les choses se gâtent, et ça nécessite d’accueillir tout le monde.