Depuis 2013, l’Assemblée générale des Nations Unies tient une réunion de haut niveau pour évaluer le Plan d’action mondial contre la traite des personnes, exhortant les gouvernements à prendre des mesures concertées et concrètes pour contrer ce fléau. Le 30 juillet est proclamée ‘Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains’. La résolution déclare qu’une telle Journée est indispensable pour « faire connaître la situation des victimes de la traite humaine et promouvoir et protéger leurs droits ». Cette année l’UCET veut prendre le temps d’expliquer la gravité des événements reliés à un réseau de traite d’êtres humains au Manitoba et les raisons pour lesquelles il est important d’en parler aujourd’hui.

Depuis un certain temps, la traite de personne au Manitoba a pris un tournant inattendu. Axée sur l’exploitation sexuelle, elle a pris une très grande ampleur dans la province. Le gouvernement estime que chaque année quelque 400 enfants et jeunes sont victimes de la traite dans le commerce du sexe visible[1]. Cependant, la ministre de la Famille du Manitoba, Rochelle Squires, affirme que le nombre réel pourrait être plus proche de 4 000 lorsque le soi-disant commerce invisible, y compris en ligne, est pris en compte.

Le 12 mai dernier, le gouvernement du Manitoba a déposé un projet de loi et des modifications aux lois existantes qui, selon lui, renforceront la législation sur la traite des personnes et l’exploitation sexuelle. Ce projet de loi a vu le jour pour donner suite à la découverte d’un grand système de traite de personnes qui ciblait les enfants et des jeunes vulnérables. Le projet de loi obligerait les hôtels et les personnes opérant sur des plateformes d’hébergement en ligne, telles qu’Airbnb, à conserver un registre des informations sur les clients, y compris leurs noms et adresses. Les modifications proposées à la loi sur l’exploitation sexuelle des enfants et la traite des êtres humains forceraient ainsi les hôtels et les hébergements temporaires, ainsi que les chauffeurs de taxis et les services de covoiturage tels qu’Uber, à « signaler immédiatement les cas présumés de traite d’êtres humains à la police », selon Squires[2].

À la suite de la mise en vigueur du projet de loi du Manitoba, le 24 juin dernier, un homme de 33 ans de Winnipeg qui avait été arrêté l’année dernière après une enquête policière de deux ans sur la traite des personnes, a maintenant été condamné à trois ans de prison – l’une des premières longues peines pour une telle accusation au Manitoba, selon la police de Winnipeg. Depuis 2019, les autorités faisaient tout en leur possible pour arrêter la personne qui recrutait de jeunes femmes pour fournir des services sexuels contre rémunération[3]. Les victimes de traite d’êtres humains souffrent souvent de violences physiques, sexuelles, financières, émotionnelles et psychologiques, et peuvent ne pas savoir comment ni vers qui se tourner pour obtenir de l’aide. Ils et elles sont vulnérables et vivent des traumatismes qui peuvent les affecter pour le reste de leurs vies. Il est important de veiller à leur sécurité et de faire plus de prévention pour contrer le nombre de victimes dans ce milieu.

Ligne d’urgence

La Ligne d’urgence canadienne contre la traite des personnes est un service multilingue et confidentiel 24 heures sur 24 qui relie les victimes et les survivant(e)s de traite de personnes. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime, appelez la ligne d’assistance canadienne contre la traite de personnes au 1-833-900-1010.

EN SAVOIR PLUS

 


[1] https://www.cbc.ca/news/canada/manitoba/manitoba-human-trafficking-law-bill-change-1.6451706

[2] https://www.cbc.ca/news/canada/manitoba/manitoba-human-trafficking-law-bill-change-1.6451706

 

[3] https://www.cbc.ca/news/canada/manitoba/human-trafficking-investigation-winnipeg-1.6500311