La Journée internationale de la langue maternelle, proclamée par l’UNESCO en novembre 1999, est célébrée le 21 février à chaque année. Un de nos membres a pris le temps de nous expliquer l’importance de cette journée et de nous parler de son expérience personnelle. Mohammad Ali, vice-président de la Section locale 60604 à Saint John, Nouveau-Brunswick et Capitaine de navire (Master Mariner), travaillant actuellement avec la Sécurité maritime de Transports Canada, est originaire du Bangladesh. Il nous a laissé savoir que la Journée internationale de la langue maternelle est née en hommage au mouvement linguistique des personnes parlant le bengali, maintenant Bangladais (alors les Pakistanais de l’Est), et a pris le temps de nous expliquer tous les faits historiques ainsi que l’importance de la célébration de cette journée.
Tout d’abord, le Capitaine Mohammad Ali nous a mentionné que tout a commencé à la création du Pakistan en 1947. Ce pays s’était alors divisé deux parties géographiquement distinctes, soit le Pakistan oriental (actuellement connu sous le nom de Bangladesh) et le Pakistan occidental (actuellement connu sous le nom de Pakistan), dont la culture et la langue étaient très différentes. En 1948, le gouvernement pakistanais prit la décision de déclarer l’ourdou comme la seule langue nationale langue officielle du Pakistan, même si le bengali était parlé par la majorité des personnes au pays. Il faut aussi savoir que le bengali est encore aujourd’hui une langue parlée par plus de 300 millions de personnes à travers le monde, la sixième langue la plus parlée au monde.
C’est à la suite de l’annonce en 1948 que les manifestations commencèrent alors. La population du Pakistan de l’Est demanda que le bengali soit au moins une des langues nationales, étant donné que les personnes parlant le bengali étaient plus nombreuses. Pour mettre fin à ces manifestations, le gouvernement interdit les réunions et les rassemblements publics. Cependant, les étudiants de l’Université de Dhaka n’en organisèrent pas moins divers rassemblements et autres réunions afin de s’opposer à cette décision. Le 21 février 1952, lors d’une de ces manifestations la police ouvrit le feu, tuant de nombreuses personnes sur le campus de l’Université de Dhaka et de la faculté de médecine de Dhaka, parmi lesquelles 5 des victimes ont été reconnus comme les martyrs du mouvement linguistique.
« Je n’étais pas né quand c’est arrivé, cependant j’ai eu l’héritage de mes parents et grands-parents pour me raconter l’histoire de cette manifestation qui a marqué notre histoire à jamais. C’était une guerre de pouvoir. Nous voulions seulement que tout le monde soit respecté, une représentation égale, un partage équitable et capable de préserver notre culture et notre langue maternelle.
Dans ma jeunesse, dans mon pays, au Bangladesh, pour commémorer les événements nous allions au Shaheed Minar (Martyr’s Monument) aux petites heures du matin le 21 février de chaque année pour commémorer des événements, pour démontrer notre respect. Shaheed Minar est un monument construit à la mémoire des personnes qui ont perdu la vie en se battant pour obtenir le droit de parler dans notre langue maternelle. En costume traditionnel, nous apportions des fleurs au monument et en silence placez-les sur le sol pour honorer les leaders de ce mouvement. Nous chantions une chanson spéciale que nous chantons encore dans notre langue maternelle. Ce sont des chants reliés à cette partie de notre histoire. », explique Mohammad Ali
Shaheed Minar (Martyr’s Monument)
Durant la pandémie, le confrère Ali rencontre les membres de sa communauté par Zoom. Ces Bangladais au Canada rendent encore hommage à leurs ancêtres, célèbrent cette journée pour montrer leur respect envers leur histoire/culture/héros. Notre culture et notre langue sont extrêmement précieuses. Notre identité est riche de traditions, qui doivent être respectées et transmises aux générations futures. Depuis le 21 février 2000, la déclaration est un hommage au mouvement linguistique des Bangladais (alors les Pakistanais de l’Est). Les journées et lois pour reconnaître des actes de bravoure comme celui-ci sont importantes pour respecter l’histoire de chacun et chacune. « C’est dans nos cœurs et dans les vôtres aussi », déclare Mohammad Ali. L’UCET est touchée par l’histoire du confrère Ali que nous sommes chanceux de le compter parmi nous.